Jacques Heers sème la panique chez les truqueurs de l’histoire
Serge de Beketch, Le Libre Journal n° 375 du 5 avril 2006, page 22.
L’Histoire assassinée, de Jacques Heers. Les Éditions de Paris.
Le terrorisme anti-révisionniste pratiqué par les tribunaux appuyés sur une loi imposée par le communiste Gayssot est sans doute l’arme la plus redoutable jamais forgée par le totalitarisme contre l’intelligence, le discernement et la liberté d’expression.
Il parachève un complot initié voilà plus d’un siècle par le franc-maçon Jules Ferry pour faire de l’histoire non pas un outil de connaissance mais un moyen de propagande.
Telle qu’est est enseignée par les manuels et les fonctionnaires de l’école républicaine, l’histoire n’est plus qu’une gigantesque conjuration en vue de formater les intelligences, et les lois anti-révisionnistes une chaîne qui interdit à ces intelligences de se défendre. Lorsque l’on en vient à accepter que le nombre des morts dans tel ou tel camp de concentration soit corrigé à la baisse sans que pour autant le nombre total des victimes revendiquées puisse être modifié, on touche au degré zéro de la logique élémentaire.
Ainsi mis en condition, les écoliers, collégiens, lycéens, étudiants font des adultes abrutis, prêts à avaler n’importe quelle ânerie colportée par les médias, la littérature de fiction, le cinéma, la télévision, les images et les célébrations nationales
Ce totalitarisme est si puissant, si installé qu’il autorise aujourd’hui certains à signer des appels à la liberté de la recherche historique parce qu’il sait que cette « liberté » ne s’appliquera qu’aux sujets autorisés. On publiera ce qu’on veut sur la réalité historique du Christ mais nul ne posera la moindre question sur celle des chambres à gaz homicides.
Les forces obscures qui asservissent l’État imposent à toute démarche historique une surveillance qui ne laisse aucune liberté aux centres de recherche privés du droit de choisir jusqu’aux sujets de leurs travaux et programmes
L’histoire, cette « science humaine » prostituée n’est plus ni une science ni une réflexion sur la condition de l’Homme. Elle laisse le joueur de bonneteau politique manipuler des faits qui regardent non pas des individus mais des classes et ordres, des conditions sociales, des considérants géographiques, des changements techniques ou économiques. Elle en vient même à remettre en cause la base même de sa supercherie : le fameux et introuvable oxymore marxiste « le sens de l’histoire ».
Tout cela au nom de règles qui ne souffrent ni exceptions ni contradictions.
C’est ce formidable truquage que Jacques Heers, agrégé d’histoire, professeur aux facultés des lettres et aux universités, directeur du Département d’études médiévales de Paris-Sorbonne et auteur de nombreux livres dénonce courageusement dans son explosif L’Histoire assassinée : les pièges de la mémoire.
Que faut-il croire ? Qui faut-il écouter ? L’histoire peut-elle encore être une science ? Peut-elle être une « activité citoyenne » ? N’est-elle plus qu’un outil de propagande au service des puissances occultes ? Pour répondre, Jacques Heers convoque ses grands témoins. Il contre-interroge les menteurs trompeurs. Il relit les Mémoires et entretiens, montre du doigt les plaidoyers pro domo, dresse la liste des écrivains et artiste témoins de leur temps, de ceux qu’il faut ou ne faut pas croire.
Il pose le regard du connaisseur sur le métier de l’historien, blague les extravagants, les cuistres, les larbins, débusque les déterminismes, le mythe du progrès, les gloires usurpées, révèle la tyrannie et les ridicules de l’histoire quantitative. Il signale les traces du marxisme rampant, rit des explications holistiques, exhume les statistiques en délire, énumère les erreurs grotesques, les confusions de poids, de mesures ou de monnaies qui réduisent à rien les raisonnements les plus élaborés.
Il traîne devant le tribunal de la vérité Jules Ferry et son labeur de tricherie et d’intoxication, revient sur l’arbitraire des « périodes » qu’il avait déjà anathématisé dans son livre sur l’imposture du Moyen-Âge. Il recense les mensonges installés (le prétendu illettrisme des anciens, la fable de la femme méprisée, les faux procès fait à l’inquisition). Il réduit à néant la prétention de faire des Arabes la source de toute connaissance et de l’Orient bienfaisant le berceau de toute vérité ; il recense les modes, les clichés, les fausses célébrités, les héros qui ne sont que des zéros, la comédie des repentances.
Il remet à leurs places le CNRS et l’Université, brocarde les « masters » à l’anglo-saxonne, signale le totalitarisme thésard, la dictature des administratifs. Bref il dresse un réquisitoire accablant, certes, mais jamais ennuyeux. Réjouissant plutôt, jubilatoire, réconfortant.
Tant qu’il y aura des hommes comme Jacques Heers, tant que le rire explosera comme une bombe, semant l’épouvante dans les rangs des cuistres et des faux-culs, nul désespoir ne sera permis.