Quand Israël éliminait ses « sous-hommes »
Le Libre Journal n° 376 du 15 avril 2006, page 8.
Imagine-t-on un hôpital Josef Mengele en Allemagne ? Eh bien, c’est un peu ce qui s’est passé en Israël où un institut médical de la ville de Tel Hashomer, au centre du pays, porte le nom du docteur Chaim Sheba.
Quel rapport ?
En 1951, Ben Gourion étant Premier ministre et Golda Meir ministre du Travail, le docteur Chaim Sheba, directeur général du ministère israélien de la Santé, négocia avec l’armée américaine une des expériences les plus effrayantes de l’histoire de l’expérimentation humaine.
On sait qu’aux USA, dans les années quarante, des centaines d’Américains ont été victimes d’irradiation volontaire à des fins expérimentales. Des milliers de recrues furent volontairement soumises aux radiations d’explosions nucléaires dans le désert du Nevada.
Sept cents femmes enceintes se virent administrer par la clinique de l’université Vanderbilt à Nashville Tennessee des pilules contenant des doses de radioactivité trente fois supérieure à la normale.
Dans deux institutions du Massachusetts des adolescents handicapés mentaux et des prostituées durent absorber sous contrôle de l’université de Harvard et du Massachusetts lnstitute of Technology sous contrat avec la Commission de l’énergie américaine, des céréales Quaker Oats mêlées à du lait radioactif et à des éléments riches en fer irradié.
Enfin dix-huit ouvriers irradiés lors d’une intervention dans le cadre du « projet Manhattan » et que l’on considérait comme irrémédiablement perdus reçurent des injections de plutonium.
Puis, à la fin des années 1940, une loi prohiba ces expérimentations humaines sur des Américains.
L’administration américaine se tourna alors vers lsraël et, en 1951, Chaim Sheba rapporta des États-Unis sept appareils de radiographie à rayons X, que l’armée américaine lui avait confiés pour infliger à cent mille cobayes des doses de rayons X trente cinq mille fois supérieures au maximum.
En contrepartie, le Trésor américain versait chaque année 300 millions de livres israéliennes au gouvernement Ben Gourion (cinq fois le budget total du ministère de la Santé).
C’est sur la chaîne de télévision israélienne Channel Ten que David Belhassen et Asher Hemias ont révélé cette abomination le 14 août 2004. Près de deux ans plus tard, pas un seul média français important n’en a dit un mot.
L’enquête, intitulée en hébreu 100 000 rayons, qu’aucune télévision française n’a achetée, ne néglige pourtant aucun détail, aucune preuve.
Aux parents des malheureux enfants cobayes, on affirma que leur progéniture participait à un « voyage scolaire » et, au retour, comme certains parlaient de traitements mystérieux et se plaignaient de violentes douleurs, on expliqua aux parents qu’ils avaient mal soigné leurs enfants et qu’on avait dû les traiter pour la teigne.
Six mille gamins moururent dans les semaines qui suivirent ces séances. Les autres furent victimes dans les années suivantes de cancers et, aujourd’hui même, les rares survivants continuent de souffrir d’épilepsie, d’amnésie, de pathologies de type Alzheimer, de céphalées chroniques et de psychoses.
Les images du film sont terribles.
Une Juive marocaine se souvient : « Je hurlais : enlevez-moi ce mal de tête horrible ! Enlevez-moi ce mal de tête atroce ! Mais le mal n’est jamais parti de ma tête ! »
Un homme brisé explique : « J’ai la cinquantaine, et tout le monde croit que j’ai au moins soixante-dix ans. Je dois presque me casser en deux, quand je marche, pour ne pas tomber. Avec leurs maudits rayons X, ils m’ont volé ma jeunesse. »
Une des infirmières qui ont administré les rayons X à des milliers d’enfants se confesse : « On faisait mettre les enfants en rang. Tout d’abord, on leur rasait la tête, et on leur oignait le crâne d’un gel qui les piquait terriblement. Ensuite, on leur mettait un ballon entre les jambes, et on leur donnait l’ordre de ne pas le laisser s’échapper, afin d’être sûrs qu’ils ne bougeraient pas. Les enfants n’avaient pas le reste de leur corps protégé. On ne leur mettait pas de tuniques de plomb. On me disait que cela était excellent pour traiter leur teigne… »
Une femme assure que ses troubles sont héréditaires : « Mes trois enfants — tous mes enfants — ont les mêmes cancers dont ma famille a souffert. Allez-vous me dire que c’est une pure coïncidence ? »
Ce qui n’est pas une coïncidence en tout cas, c’est que les victimes sont des Séfarades, des Juifs d’Afrique du Nord méprisés par les Ashkénazes et qui constituent aujourd’hui encore le bas prolétariat de la société israélienne : « J’étais à l’école, raconte un survivant, et des types sont venus nous chercher pour une promenade. Ils nous ont demandé comment nous nous appelions : les enfants portant des noms ashkénazes se virent ordonner de se rasseoir. Les gamins basanés, eux, se retrouvèrent dans l’autobus. » Un historien ne craint pas de reconnaître qu’outre son intérêt financier cette expérimentation a permis d’éradiquer ce qui était perçu comme les maillons faibles de la société israélienne, des… « sous-hommes ».
Le dernier mot revient à une victime : « C’était un holocauste. Un holocauste séfarade ! Et ce que je voudrais savoir, c’est pourquoi personne n’a rien fait pour l’empêcher ! »